Choix de cœur, choix de raison ?
Et si on parlait plutôt de choix conscient ?
Qu’est-ce qu’un CHOIX CONSCIENT ?
5 questions à se poser pour nous amener à faire des choix en conscience et oser des changements dans notre vie.
Qu’entend-t-on par « mettre de la conscience » dans nos choix et choisir en conscience ? Et qu’est-ce que cela créerait pour nous dans notre quotidien et dans notre vie ?
Nous faisons des choix à longueur de journée sans même nous en apercevoir. Choisir de manger telle ou telle chose, choisir de mettre tel ou tel vêtement, choisir de prendre tel ou tel itinéraire, choisir ceci plutôt que cela. Nous avons l’impression que la question du choix se pose uniquement lorsque nous avons une décision importante à prendre et qui aura des impacts sur notre vie (accepter une proposition de travail, choisir un nouveau lieu de vie, quitter une relation, etc.).
Choisir c’est être libre » comme dit Claude Mailly.
Mais est-ce que nous nous rendons compte réellement que nous choisissons ?
Et sommes-nous vraiment libres dans nos choix ?
Mais d’abord :
Comment choisissons-nous ?
Par devoir, par obligation, par nécessité, par peur, par culpabilité, par habitude (mode pilotage automatique), par envie, pour faire plaisir à l’autre, parce qu’on n’a pas le choix, parce que c’est comme cela, parce que…
Peut-être même que nous ne nous posons pas de question, nous agissons tout simplement.
Mais est-ce réellement un choix ?
Qu’en-est-il de notre libre arbitre ?
J’aime poser la question « choix ou nécessité ? ou bien encore « choix ou obligation ? ».
Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix.
Il y a juste un choix.
Cette façon de voir le choix a été pour moi une révélation et un soulagement. Autrefois j’étais enfermée dans un choix. C’était comme pour le mariage « pour la vie ! ». Eh bien non, nous évoluons et nous avons le droit de changer d’avis et de faire de nouveaux choix.
Et choisir, c’est créer ! C’est retrouver notre pouvoir créateur et la magie qui est en chacun de nous.
Alors qu’est-ce que nos choix créent en nous ?
Est-ce que nous éprouvons des regrets par rapport à nos décisions ?
Ou à chaque fois que nous y repensons, ou que ces choix ont des conséquences dans notre vie, ressentons-nous une boule au ventre, une insatisfaction, une frustration, ou quelque chose qui nous reste sur l’estomac ?
Ou au contraire, est-ce que nous éprouvons de la joie, de l’enthousiasme, un élan de créativité ?
Mais alors : qu’est-ce qu’un choix juste ?
Qu’est-ce qu’un choix conscient ?
Qu’est-ce que mettre de la conscience dans notre choix ?
Est-ce que l’on est conscient du choix que nous faisons ?
Qu’est-ce qu’un choix libre ?
Et finalement qu’est-ce qu’il y a derrière nos choix, au plus profond de nous et qui nous a fait choisir ?
Il y a 2 ans, j’ai donné un rein à mon fils et ce geste m’a amenée à me poser tout un tas de questions sur le pourquoi est-ce que je donne. Je donnais en tant que maman, en tant que femme, et en tant qu’être humain.
Afin d’éviter la dialyse à notre fils qui paraissait inévitable dans quelques mois, et face à l’incertitude quant au fait de recevoir un organe d’un donneur décédé quand il en aurait besoin, parents nous avions voulu savoir si nous étions compatibles pour pouvoir lui donner un de nos reins. Nous étions tous les deux motivés et volontaires. L’annonce des résultats étant tombé au lendemain de notre divorce, il a fallu choisir lequel serait le donneur.
Je me suis posé tout un tas de questions sur le pourquoi est-ce que je donne. En dehors du fait que pour mon enfant c’était évident que je voulais donner, passer à l’acte était autre chose. Le geste du don m’a amené sur le chemin de ce qu’était qu’un choix fait en conscience ? Je suis allée chercher mes motivations profondes et j’ai identifié mes besoins. Et j’ai mis ainsi de la conscience dans mes choix.
Est-ce que je donnais pour réparer ? Par culpabilité ? Par devoir ? Par sacrifice ? Parce que je n’avais pas le choix ?
La maman que j’étais avait bien évidemment envie de donner pour sauver son fils.
De plus, ce n’était pas pour donner à un inconnu. Au contraire c’était pour mon enfant, la chair de ma chair. Alors pourquoi se poser tant de questions ?
Et la femme que j’étais est-ce qu’elle avait envie de donner ? Et l’individu que j’étais est-ce qu’il avait envie de donner ?
Toutes ces questions parce que ce geste n’est pas anodin pour la santé du donneur. C’est accepter de mettre sa vie en jeu. Et si dans un avenir plus ou moins lointain, j’ai des problèmes de santé, est-ce que je regretterais ce choix ?
Est-ce que j’ai peur ? Le risque zéro n’existe pas. Est-ce qu’à travers mon geste je cherche à combler mon besoin de reconnaissance par exemple ?
Pourquoi est-ce que je donne ? Ou plutôt de quel endroit en moi est-ce que je donne ?
Vous pouvez voir la vidéo que j’ai faite à ce sujet « Pourquoi est-ce que je donne ? »
Vous pouvez aussi voir l’article dans Top Santé à ce sujet : (cliquez sur l’image)
Voici 5 questions qui m’ont amenée à mettre de la conscience dans mon choix et que je continue à utiliser dans mon quotidien.
Je vous invite à vous les poser lorsque vous aurez un choix à faire, une décision à prendre.
- Est-ce que ce choix est juste pour moi ?
- De quoi ai-je peur et où est le risque ?
- Quels sont mes besoins ?
- Que dit mon corps ?
- Si j’étais moi, qu’est-ce que je choisirais ici ?
- Est-ce que ce choix est juste pour moi ?
Dit autrement, est-ce ce choix me convient, me satisfait ? Est-ce qu’il est en accord avec mon être profond, et mes valeurs ?
A titre d’exemple mes valeurs sont notamment le respect, l’engagement, l’honnêteté, le courage, l’ouverture du cœur, et la fidélité envers moi-même.
Et vous, quelles sont les vôtres ?
- De quoi ai-je peur ? Où est le risque si je choisis cela ?
S’agit-il vraiment d’une peur ? Est-ce qu’il y a danger pour ma vie, ma sécurité ? Ou est-ce tout simplement la peur de l’inconnu, ne pas savoir ce qui va se passer sans forcément qu’il y ait un risque pour moi ?
J’ai établi ma propre échelle de référence. Au sommet, ma peur la plus grande est l’atteinte à ma vie, ou que l’on me fasse du mal physiquement et s’il y a un danger de vie ou de mort. Le reste, ce serait plutôt une sorte d’appréhension, une « peur par anticipation ». Je pourrais qualifier cela de « fausse peur ». Et si c’était de l’excitation ? Voir article « Peur ou excitation »
Les comédiens avant de monter sur scène éprouvent une sensation qui pourrait s’apparenter à de la peur. L’adrénaline est importante car elle est stimulante, excitante. Ici il ne s’agit pas d’une peur qui donne un signal d’alarme sur une question de vie ou de mort.
Notre mental nous manipule et nous contrôle. Pour ôter le pouvoir de la peur sur moi, j’aime poser ces questions :
- Qu’est-ce que la peur ?
- Est-ce que je peux la décrire ?
- Lui donner une forme ?
- Est-ce qu’elle a une couleur ?
- Une odeur ?
- Un goût ?
- Combien mesure-t-elle ?
Ainsi à travers ces questions, j’arrive à dédramatiser la situation et je me rends compte que ce sont les idées de mon mental qui viennent me polluer et me paralyser. Et que je fais des projections sur quelque chose qui peut ne pas arriver.
- Quels sont mes besoins ?
Nous avons des besoins de base à satisfaire comme se nourrir, respirer, avoir un toit pour dormir, être en sécurité, payer ses factures. Puis des autres besoins en lien avec notre part d’enfant en nous comme le besoin d’amour, le besoin de reconnaissance, le besoin de s’exprimer, le besoin d’être écouté et entendu, le besoin de rêver, etc.
Il est important d’identifier nos besoins afin de pouvoir les prendre en charge.
- Quels sont mes besoins ici, dans cette situation ?
- Et comment puis-je les satisfaire ?
- Est-ce que je peux y répondre toute seule ?
- Si oui, comment ?
- Est-ce que j’ai besoin de l’autre pour satisfaire mon besoin ? Et dans ces conditions, comment est-ce que je lui fais ma demande ?
Pour aller plus loin, voir article « Comment prendre soin de soi »
- Que dit mon corps ?
Notre corps est une boussole et il a sa propre conscience. Il nous fournit des précieuses informations sur ce qui est bon pour nous, sur ce qui est néfaste. Il nous alerte. C’est comme cela que certaines personnes peuvent tomber en burn-out parce que leur corps leur a adressé des signes depuis un certain temps et qu’elles n’en n’ont pas tenu compte. Puis au stade final où le corps n’en peut plus, il dit stop brutalement.
Comment cela se manifeste dans notre corps ? Des palpitations ? Une douleur quelque part ? Une contraction ?
C’est se respecter, s’écouter, et cela ne veut pas dire que l’on soit égoïste.
Poser la question : « Corps, de quoi as-tu besoin ? Corps, de quoi as-tu envie ? »
Et aller écouter le message qu’il nous transmet.
Quelques jours avant ma néphrectomie, j’avais senti que mon corps avait besoin de se faire chouchouter, qu’il avait besoin d’être touché, massé, lui qui allait être maltraité durant l’intervention. J’ai planifié un massage la veille de mon intervention. Et le jour J, sur la table d’opération je ressentis tous les bienfaits du massage de la veille lorsque l’infirmier m’a mis une couverture sur moi. Je me suis endormie sereine et je garde un excellent souvenir de mon anesthésie.
Ça a été une des décisions les plus importantes que j’ai prise durant mon parcours et je me félicite chaque jour de mettre offert pour cadeau ce soin.
- Si j’étais moi, totalement moi, qu’est-ce que je choisirais ici ?
Nous fonctionnons à partir de nos pensées, croyances limitantes et conditionnements. Et dans ces conditions nous ne sommes pas vraiment nous. Nous n’accédons pas à notre être véritable. Nous sommes manipulés par nos émotions qui nous gouvernent et nous amènent à aller dans la réaction. C’est ainsi qu’à chaud, nous pouvons prendre des décisions que nous regretterons par la suite.
Parfois nous choisissons à partir de croyances qui ne nous appartiennent pas. Nous les avons « hérités » de notre famille ou bien nous portons le poids d’un inconscient collectif.
A titre d’exemple, la culpabilité est très présente dans la religion catholique et cela pèse sur nous de façon inconsciente. Nous pouvons fonctionnons également en mode pilotage automatique sans nous en rendre compte
Si j’étais moi, totalement moi c’est-à-dire sans ma personnalité qui s’est forgée au fil du temps avec mon vécu, mes mécanismes de défense mis en place, ce qui m’a été inculqué par mon éduction, et bien d’autres choses encore, qu’est-ce que je choirais ici ?
Si j’étais libre, totalement libre ?
C’est entrer en résonnance avec ce qu’il y a de plus profond en nous.
C’est nous connecter à notre Essence et l’être que nous sommes vraiment.
Ainsi faire un choix conscient ou mettre de la conscience dans mes choix, signifie pour moi d’être à l’écoute de mes besoins, être en cohérence avec mes valeurs et mes actes, et me respecter.
C’est aller me connecter à mon être profond.
Et puis en dernier ressort, c’est écouter mon corps. Car ce dernier sait ce qui est bon pour lui et il me le fait savoir par de l’enthousiasme ou au contraire par des symptômes physiques ou une sensation contractée.
En résumé, c’est ce que l’on appelle être à l’écoute de notre Soi.
Mettre de la conscience dans notre quotidien change notre vision sur le monde qui nous entoure, et nous redonne accès à notre liberté intérieure.
Et comme l’a dit Jean-Paul Sartre « Choix et conscience sont une seule et même chose ».
2 Commentaires
Sarah
Bonjour,
Vous expliquez repérer ses besoins mais comment reconnaitre son besoin ? Je ressens un manque, une tristesse, mais je suis incapable de la rattacher concrètement à quelque chose…
Cathy BRUN
Bonjour Sarah. Je vous invite à reconnaître et identifier vos émotions. Elles délivrent un message. Pour les besoins, il y a les besoins de base (manger, dormir, avoir un toit, se sentir en sécurité), et ensuite d’autres besoins (être écouté, entendu, pouvoir s’exprimer, etc…).J’ai écrit un article sur identifier ses besoins et qui est disponible lorsque l’on s’inscrit à ma newsletter (pour info, sur le site, un pop-up s’ouvre demandant votre adresse mail). Il pourrait être utile de consulter un spécialiste (coach, thérapeute) qui pourrait vous accompagner dans cette démarche. Bon courage à vous. CB